Volos pour une souris

Hier, ma souris d’ordinateur a rendu l’âme, nous allons donc en acheter une à Volos. 50km pour une souris… Un peu ridicule mais comment faire autrement? Nous en profitons pour acheter des fruits et légumes bios, des réserves de café et de cacao, des pâtes sans gluten – c’est pas drôle, ce sont les mêmes qu’à la maison! Et puis nous allons manger dans le plus vieux Tsiporadiko de Volos, le Cavouras. Dans une ruelle quelconque qui descend vers le port, à quelques pas de là, une salle austère, haute de plafond, peinte en blanc verdâtre, la cuisine, un simple comptoir en zinc sur toute la largeur de la pièce et un grill au feu de bois contre le mur du fond, de petites tables en bois, chaises en paille, hommes attablés, une seule femme. Je me demande si je suis vraiment à ma place dans cet antre du tsiporo. Celui qui le sert se promène en chemise à carreaux, deux bouteilles serrées contre sa poitrine, au-dessus de son ventre un peu rebondi. Il passe entre les tables, son regard cherche les verres vides, il nous demande: avec ou sans? ce qui signifie avec ou sans anis. Avec. Puis arrivent les petites assiettes de mézés: une salade verte aux oignons frais accompagnée de tzatziki, du thon frais dans de l’huile d’olive, puis des anchois frits. Pause, nous voyons passer des pommes de terre grillées farcies de yoghourt aux herbes, celles-ci n’arriveront jamais sur notre table. Par contre, voici deux rougets frits, puis encore une assiettes de poissons frits. Tout ça pour 8 euros, avec une bouteille d’eau. Le verre d’Armand se remplit à nouveau, ça fera 12 euros. Puis du fromage, frit aussi, sur des tranches de pain frites elles aussi. Délicieusement gras. Au milieu de brouhaha, nous avons envie de rire, qu’est-ce qu’on fait ici? A la table d’à côté s’est installé un couple d’anglais, pâles, elle surtout, grande et totalement déplacée. Elle fait un peu la tête, lui a du lire dans un guide que c’est un endroit pittoresque à ne pas manquer. Les hommes fument, bientôt plus une place de libre, il y beaucoup de bruit on s’entend à peine. Heureusement, les pâles des grands ventilateurs tournent rapidement et emmènent la fumée au plafond. Puis encore deux garithia, scampis, frits eux aussi. Puis plus rien. L’anglaise se lève, elle se dirige, un peu raide, vers les toilettes. Armand se marre, il me dit: l’endroit où il ne faut pas aller, elle va ressortir verte. Elle ressort verte, revient encore plus raide vers sa table, nous essayons de rester discrets dans notre hilarité. Les assiettes arrivent sur les autres tables, le garçon voltige d’une table à l’autre, échange des blagues avec les habitués, nous sommes inexistants. Est-ce que nous ignorons un code secret? Nous terminons le repas sur le port, dans notre café de prédilection, ça change d’ambiance – Palace Hôtel, jeune serveuse souriante, très bon café.

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Et puis même si c’est 7 heures déjà, je descends à Potistika pour un bain du soir, se laver de la poussière de Volos, du bruit, du gras, des courses.

dav

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