Avant, je n’aimais pas trop Volos, mis à part O Kyklos, l’Ouzeri d’Abraham. Je n’y voyais que désordre, bruit, trafic, chaleur étouffante, bâtiments laids, grands magasins européens envahissant l’espace, bar à touristes sur le port…
Maintenant Volos m’a apprivoisée, et encore plus depuis que j’y ai passé une nuit à l’hôtel, seule, dans une chambre qui donne sur les quais du port de plaisance, et depuis que Vicky nous a fait découvrir le cinéma en plein air, au bout des quais, près de l’université.
Arrivée au terminus des bus, Armand m’a cruellement manqué dans la foule, je l’ai cherché même si je savais parfaitement qu’il ne serait pas là. J’ai vu son sourire, senti sa présence malgré tout, et suis sortie un peu étourdie, pour trouver, j’ai eu de la chance, un taxi juste à la sortie, comme s’il m’attendait.
L’hôtel Kipseli était exactement comme je l’avais imaginé: très simple, pas spécialement beau, mais sans chichis inutiles: une chambre sobre, avec sol en carrelage, grand lit, draps en coton fin, salle de bain désuète et une vue… une vue sublime sur la mer, qui a changé au cours des heures que j’ai passé là à récupérer de mon voyage et des nuits trop courtes des semaines précédentes.
Ce qui est chouette à Volos aussi, ce sont les bistrots qui débordent sur les trottoirs et les rues piétonnes, pleins de monde à toute heure. Le soir, j’ai mangé dans une Ouzeri qu’Armand a découverte un jour où je suis allée chez le coiffeur: M’Zen. C’est meublé et décoré de manière originale, les mézés sont inventifs, moins classique qu’au Kyklos. Je me suis installée dans un coin avec vue sur les entrées et sorties des garçons et des clients, me faisant discrète car je n’aime pas trop me retrouver seule au restaurant.
Et puis après l’Ouzeri, je suis allée au cinéma. Quand je suis arrivée, la cour était encore vide. J’ai eu tout loisir de regarder les gens arriver, des groupes de copines, des couples, jeunes, âgés, des familles, des femmes seules. On s’installe à une table, on discute entre voisins, on se fait signe de loin. Le jour décline doucement, bientôt il fait assez sombre et le spectacle commence.