Volos – Le paradis

Vendredi 22 août

Hier matin, après un petit-déjeuner grec occidentalisé – feta et olives de Kalamata, cake comme en italie mais aussi petits croissants et jus de fruits, Armand est allé acheter son nouveau harpon, une carte SIM grecque et du crédit pour notre connexion-terrasse. De mon côté, crème solaire, shampoings grecs de marque Korres, crème de jour grecque aussi – le tout sans phtalates, sans paraben, sans toutes ces cochonneries de l’industrie pharmaceutique. J’ai aussi fait un tour au magasin bio pour les ingrédients de la crème Budwig. Le vendeur me regarde et il n’est pas sûr de me reconnaître : vous êtes française ? Non, suisse – Ah, ma soeur habite Genève me dit-il en français – je lui réponds dans mon mauvais grec : ma fille aussi. Sourires.

A la pharmacie, je me suis renseignée sur les horaires de bus Volos-Argalasti. Je me souviens du bus Ioannina – Igoumenitsa l’année passée, très agréable bien que le chauffeur ait passé la majeure partie du trajet à lire des formulaires, compter de la petite monnaie et parler à son amoureuse au téléphone, ce qui, assis tout devant, nous avait causé quelques frayeurs – et je me souviens aussi d’un trajet Volos-Argalasti dans un taxi à l’odeur écœurante, entre fumée et transpiration, et la conduite effrayante. Comme, en plus, le bus coûte 10 fois moins cher que le taxi, j’ai fini par gagner Armand à ma cause. Après un premier café frappé en attendant le bus, nous avons fait un voyage rapide et agréable, dans un bus bien frais et confortable.

Juste après Agria, à quelques kilomètres de Volos, nous avons vu « nos » maison, bien visibles depuis le bus : celle d’Armand, toujours solide, maison en pierre typique de la région, et la « mienne », ancienne maison européenne, de plus en plus décrépie mais toujours debout, on se demande comment !

Arrivés à Argalasti, les courses : yoghurts pour la crème Budwig, fromage, Kourabiedes à déguster avec le café de midi, fruits et tomates. Notre marchand de légumes habituel a été remplacé par son fils. Il nous commande un taxi – un copain qui fait justement une course Volos-Argalasti et qui arrivera dans 45 minutes. En attendant, il nous offre une Portokalada fraîche et nous bavardons : le temps qu’il fait, le temps qui passe.

Finalement, c’est Tassoula, une amie qui habite tout près de chez nous, qui nous ramène. Elle arrive pour faire ses courses, seule, car elle a perdu son Giorgos en mars. De nous voir sans lui – alors que la dernière fois, nous étions tous ensemble – c’est dur.

Le temps a passé si vite pour nous, il nous semble que nous étions là avant-hier. Pour elle, l’année a été interminable. Heureusement, elle est devenue Grand-mère d’une petite Rosa quelques jours après avoir été veuve. Elles sont toutes à la plage quand nous descendons pour notre premier bain.

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Bonasse de rêve… En descendant vers Komo, nous embrassons toute la baie, l’eau est cristalline, il y a trois parasols sur toute la plage. La mer nous attend, chaude, calme, un rêve de mer, je nage pendant une demi-heure jusqu’aux rochers qui ferment la baie, pendant qu’Armand fait ses premières plongées, avec son nouvel harpon et son masque qui ne prend pas l’eau, mais qu’il n’a pas nettoyé avec du dentifrice Kolinos – le seul remède absolu contre la buée.

Notre première soirée en Grèce – car la Grèce, c’est devenu, pour nous, ce territoire entre deux collines qui surplombent trois plages : Komo, celle où nous descendons tous les jours, Mortitza, qui est plus petite et charmante, mais qui abritait autrefois un voleur, et Potistika, la grande, la plus belle, mais qui est de nos jours devenue touristique, car deux routes goudronnées y mènent – notre première soirée s’est passée sur la terrasse, à contempler l’obscurité, sentir les odeurs de Grèce, écouter un air léger venant de la colline dans le feuillage des oliviers et quelques grillons attardés se faisant entendre de temps en temps. Et puis, allant suspendre ma serviette de bain sur la corde tendue entre deux oliviers, j’ai découvert le ciel incroyable et plein d’étoiles. Nous avons monté le hamac dans l’obscurité pour pouvoir contempler la voûte céleste tout à notre aise.

La nuit étoilée d’un soir d’été… doucement balancés par le hamac, nous contemplons le ciel, éclairé de milliers d’étoiles, la voie lactée entre quatre couronnes d’oliviers. Cette contemplation muette repose de la fureur du monde. Un grand calme m’envahit, un vrai repos. Plus de soucis, plus de guerre, plus de bêtise, seulement une grande beauté, une infinité douce, une respiration profonde.

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