5 – 6 octobre 2010
Pour se rendre à Kairouan depuis Tunis, on peut prendre la train qui longe la côte, ou voyager en louage, ces taxis collectifs si pratiques et bon marché. Il y a souvent plusieurs stations aux portes des villes. On choisit celle qui est la plus proche du lieu où on veut se rendre, on s’assied dans un petit bus et on attend qu’il se remplisse, parfois quelques minutes, parfois une petite heure. On en profite pour faire connaissance, pour bavarder – ou pas.
Dans le louage qui nous mène à Kairouan, nous faisons la connaissance d’Aïda, prof de français et dont la fille étudie à Genève. Elle nous propose de nous servir de guide. Après un saut à l’hôtel pour se rafraîchir, nous voilà prêtes à visiter un ancien mausolée, connu sous le nom de la Mosquée du Barbier, qui fait partie d’un ensemble religieux appelé zaouïa. Elle nous montre ensuite les bassins des Aghlabides, un incroyable et ingénieux système raffiné de bassins édifiés vers 860, alimentés par drainage et barrages par les eaux de pluies et les rivières environnantes. Plus tard, ils seront alimentés par un aqueduc amenant l’eau de source de Cherichira, à 40km de Kairouan. Peu à peu le ciel rosit, et nous avons la chance de pouvoir grimper sur les remparts pour faire connaissance, de l’extérieur et en surplomb, avec la Grande Mosquée.
La mosquée du Barbier, à l’entrée de la ville
Un des bassins des AghlabidesDepuis les remparts
Premier contact avec la célèbre Grande Mosquée
Kairouan, seule escale dans un hôtel de luxe qui se niche dans les remparts mêmes de la ville. Moucharabieh aux fenêtres, vue sur médina, cour intérieure, piscine, dattiers tout autour … pour un jour, nous voilà bêtes touristes heureuses.
Ballade dans les rues pastelles
En route pour la Grande Mosquée
La Grande Mosquée. Une forteresse à l’extérieur, un havre de paix à l’intérieur.
La médina
Une architecture de rêve: beauté des couleurs, perfection des formes, ombres bleues du ciel sur les façades blanches
Un marchand de tapis me propose de contempler la vue depuis son toit. Je passe dans une pièce superbe, pleine de tapis, décorée d’une coupole en brique, qui reçoit sa lumière d’une galerie de fenêtres à vitres de couleurs, je grimpe dans des escaliers pleins de tapis, et je débouche, oh joie, sur une terrasse de toit somptueuse, la vue à l’infini. Il me laisse courtoisement là, seule tant que je veux pour rêver des tableaux peints par Klee dans la même lumière, dans un autre temps. Un jour seulement à Kairouan, si rempli que j’ai l’impression d’y avoir fait un long séjour…
On dirait un tableau de Klee…