Premier cours de poterie

Ce matin, j’ai rendez-vous pour mon premier cours de poterie au tour. Un rêve de plus de 40 ans. Comme c’est bizarre d’attendre si longtemps… Milina est à 30mn de voiture, on grimpe jusqu’à Xinovrisi, on redescend vers Argalasti, on tourne à gauche et on descend encore jusque vers la mer, la route remonte, redescend, suit la côte calme du golfe étale. J’arrive à Milina avec 10mn d’avance, juste au moment où Irini, la femme de Perikles, va jeter ses ordures à la benne. Nous sommes bien coordonnées, nous nous sourions. Elle me prépare un thé, nous bavardons un moment avant d’entrer dans le vif du sujet. J’ai de la peine à suivre, je maudis mon mauvais grec, je m’accroche et nous discutons un moment de choses et d’autres. Puis « Pame » me dit Perikles, on y va? On y va. L’atelier est tout petit, le tour semble bricolé. Je mets un vieux t-shirt d’Armand pour protéger mes habits de l’argile rouge. Perikles s’installe au tour, me montre les gestes. Actionner le tour électrique avec la pédale, étaler un peu d’argile au centre, jeter la boule d’argile, la centrer, la faire monter, puis descendre, puis monter à nouveau, faire un trou avec le pouce au milieu, élargir avec deux doigts, recentrer, contrôler avec la pince – deux doigts de la main de droite – pendant que la gauche entoure la masse qui tourne sans arrêt. J’essaie d’emmagasiner les gestes, c’est enfin à moi. Je m’assieds, j’actionne la pédale, je mets mes mains autour de la terre, elle tourne, c’est humide et doux, et j’y vais. C’est presque facile, la terre me parle, je la sens vivre dans mes mains, elle tourne, monte, s’élargit, c’est magique.

Je repars deux heures plus tard, épuisée de concentration, je ne sais pas si c’est la poterie ou essayer de comprendre le grec et tenter de m’exprimer qui est le plus épuisant. En sortant du jardin, j’arrive sur le chemin qui mène droit à la mer. Je rentre lentement, je remonte à Argalasti, à Xinovrisi, puis je prends la route à droite en sortant du village, celle qui donne sur la mer, au-dessus de Melani, pour arriver à Potistika et remonter vers chez nous. Il fait beau.

dav

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