Au réveil, les chats sont là. Comment se fait-il qu’ils reviennent toujours, dès notre arrivée? Qu’ils se souviennent de nous, après 8 mois?
Tout à l’heure nous sommes allés au marché. Comme je l’avais décidé à Bevaix déjà, l’air de rien, un peu intimidée quand même, je me dirige vers le stand de poterie, je reconnais la jeune femme à qui j’avais acheté des tasses à café l’année passée et lui demande: est-ce que vous seriez d’accord de me donner des cours? J’aimerais apprendre. J’explique tant bien que mal que j’aimerais apprendre à utiliser le tour. Ah, le trokhos! Elle sourit et fait apparaître un homme que je n’avais pas remarqué, assis silencieusement un peu en retrait. C’est lui qui donne les cours. Nous discutons, il m’explique que c’est difficile. Il doit penser que je suis une touriste qui s’embête un peu et désire se distraire. Je confirme, oui, je sais, c’est difficile. Si j’y arrive, tant mieux, si non, tant pis – mais j’aimerais essayer. Rendez-vous est pris pour mardi matin, à 10h. Il me gribouille sur un bout de papier froissé l’entrée de leur maison, à Milina, et me donne sa carte, sans adresse mais avec un numéro de téléphone, si jamais je n’arrive pas les trouver, j’appelle. Je jubile intérieurement, je souris, je suis étonnée moi-même. Alors ça y est, je vais enfin apprendre à tourner des bols?
Dans l’après-midi, je descend à Potistika. J’aime tous les chemins qui mènent à la mer ici. Les petits sentiers, la route, la vue étourdissante sur la mer, tout ça malgré les fils électriques, l’asphalte, je ne vois que ce que j’ai envie de voir, la beauté de cet endroit, ses couleurs, ses odeurs. L’entrée sur la plage, c’est un petit choc de joie chaque fois que j’arrive ici à nouveau, on quitte la route, on grimpe sur la bosse de sable et on redescend vers la plage, immense. Premier bain, la mer est délicieusement froide, la vue est belle, quel régal, je flotte, je plonge, j’aime la sensation de l’eau sur la peau, les yeux qui piquent un peu, bonheur parfait.
Plus tard, Vicky et moi grimpons chez Climax pour nous réchauffer. Armand et Kostas nous rejoignent, nous bavardons, nous contemplons la mer et le jour qui tombe.
