Ce matin, je suis descendue à la plage avant le cours de poterie. Je voulais respirer, me baigner dans l’eau froide, écrire quelques mots avant de partir, profiter du soleil. Armand est parti à la pêche avec Kostas, je mange ma crème budwig rapidement, je prends la voiture et me gare en face du portail d’Athanas et Maria. Qui ne sont pas là, vive la liberté! Pas de chiens qui aboient et qui risquent de débouler du portail, crocs en avant. La mer est calme, je vois au loin le bateau de Kostas, personne sur la plage qui est toute à moi, je m’allonge au soleil, chaleur bienfaisante sur la peau. J’en profite le plus longtemps possible, remonte le sentier d’un bon pas, reprend la voiture et admire la vue splendide en chemin.
Aujourd’hui j’apprends à faire la « patura », le socle des deux bols tournés la veille. Avec un petit outil en bois dont les deux bouts, munis de boucles en fer, peuvent être utilisés. Une boucle ronde, une boucle triangulaire, selon ce qu’on désire faire. Le bol est installé à l’envers sur une motte d’argile, il faut bien centrer, et puis actionner le tour avec précaution car si le bol n’est pas au centre, il gicle logiquement à l’extérieur. Mais Perikles m’aide et tout se passe bien, mes deux petits vases s’affinent, de patauds ils deviennent élégants. La prochaine fois, je pourrai les lisser à l’éponge, « to sfougari ». Je tourne un nouveau bol, j’ai une image précise dans la tête de ce que veux faire, mais je mouille trop l’argile et le haut du bol commence à s’affaisser doucement. Perikles me montre comment utiliser un fil pour couper le haut du bol et conserver un bol plus modeste, mais qui tient. Soit, ce sera un petit bol. Je le voudrais plus fin, mais la terre est trop mouillée, je l’affinerai plus tard. Irini m’offre un thé, et un bol de délicieuses petites fraises fraîchement cueillies dans leur potager.
Je passe l’après-midi dans le hamac, à faire la sieste, lire et rêvasser. Je travaillerai demain. Même pas la force d’aller à la plage.