Ce matin, temps gris incertain, chaleur juste agréable, nous allons acheter des hauts-parleurs à Volos afin de contrer, avec des airs d’opéra, les horribles chansons du voisin devenu dingue (eh oui, il a recommencé…!). Et puis en profiter pour manger chez MeZen, le tsiporadiko de la rue Alonyssou.
Armand et moi nous nous y donnons rendez-vous et partons faire quelques courses chacun de son côté. Je cherche un t-shirt que je finis, oui, c’est affreux d’accord mais quoi? C’était le plus rapide et le meilleur marché – par en acheter un chez H&M. Et pourtant, j’ai cherché. Les seuls habits made in Greece que j’ai trouvé, ce sont des pyjamas, et des sandales…
Ensuite je vais chercher quelques bières brassées sur place, dans la rue piétonne, rue Ermou, bières nommées Plastigga et absolument délicieuses, dont 3 grosses bouteilles pour Irini et Perikles. Le brasseur me demande d’où je viens, je dit Suisse et France, et il me dit avec des yeux brillants: la France, c’est le plus beau pays du monde. Le pays de la culture. L’Europe tout entière ne vaut pas la France… Je ne sais pas à quelle culture il pensait: la nourriture? La peinture, la littérature? La danse, la musique? Les champs vallonnés et les ciels étoilés du Quercy? Paris et ses théâtres? Qui sait… Il a monté sa brasserie en plein Volos, énormes cuves en inox, quelques bières: une blanche, une blonde, une Urban Ale, une Strong Ale, une Dry Stout, et une Metamorphosis, bière légèrement ambrée à l’écorce d’orange, comme me l’explique l’amoureux de la France.
Je retrouve Armand dans un MeZen qui doit être encore plus connu que l’année passée, bondé, niveau sonore élevé, fumée, mais service toujours aussi parfait, garçons énergiques et attentionnés. Comme dans tous les autres tsiporadiko, la première chose qu’on nous sert, dès que nous nous asseyons, c’est le tsipouro. Ici le garçon nous salue d’abord, puis ne dit pas simplement avec ou sans? Il demande: glykaniso? C’est oui. Et puis on peut commander un mézé à son goût, ou se laisser surprendre. Le décor est original. Il y a un grand tableau noir avec des citations de poètes grecs, et un cadre avec des citations en grec ancien – je ne comprends rien, mais c’est beau à voir. L’ambiance est légère, animée, amicale – mais ici aussi, difficile de se parler! La prochaine fois, pour pouvoir discuter sans crier, on retournera à nos anciennes amours – au Kyklos, sous les arbres, tsiporadiko calme et ombragé, peu fréquenté à midi, où nous attend le sourire de la patronne et de sa fille à la si belle voix.