Les cigales se taisent

Dimanche 24 août

Ce matin c’est le soleil sur la figure qui m’a réveillée, déjà haut dans le ciel. Depuis notre lit, je vois la mer : bonasse pourrie, comme dit Armand. Quand je suis descendue à la plage, un petit vent du nord-est s’est levé et le temps que j’arrive à la plage, il y avait quelques vaguelettes.  Mais l’eau est toujours aussi délicieuse et parfaite. Pas de détritus, pas de méduses – j’en ai vu une hier, mais une seule – l’eau est claire. Des petits poissons sont venus me chatouiller les pieds pendant que je je rêvassais au bord de l’eau, me laissant flotter au gré des vagues.

Ici c’est la fin des cigales. Au moins, nous les aurons entendues, mais discrètes, peu nombreuses. Ce n’est pas l’assourdissant concert de plein été, de chaleur écrasante des grandes vacances de juillet-août.

La première fois qu’Armand m’a emmenée ici, c’était en mai 1984. Nous sommes restés tout l’été, et les cigales sont devenues assourdissantes dès juin. Nous campions sous les platanes à l’arrière de Potistika, la grande plage. Ensuite, nous sommes montés dans la colline et nous avons campé sous les oliviers. Les cigales étaient encore plus présentes, plus sonores. On en trouvait partout, et quand parfois, pour une raison inconnue – un souffle d’air peut-être – elles se taisaient toutes, le silence était presque aussi assourdissant, mais ne durait pas.

Hier nous avons mangé au restaurant Elytis. Tout le monde dit chez Manolis – ancien maire de Xinovrisi, violoniste à ses heures et agriculteur – mais en fait ce sont des femmes qui s’occupent du restaurant: son épouse Eleni et une amie font la cuisine, une jeune femme le service. La terrasse est grande, ombragée par une vigne lourde de grappes de raisins, plantée de palmiers et de fleurs. A travers le feuillage des hortensias en pot qui bordent la terrasse, la mer.

Nous avons pris le café sur notre terrasse.

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