Mardi 19 août
Départ ce matin. Entre allégresse et émotion – laisser Sassoun, qui se met au piano dès la porte refermée, Plume, qui a bien senti ce matin que nous partions, et la joie de partir à deux, la légèreté des vacances, l’anticipation joyeuses de longues semaines pleines d’air marin, de sable, d’oliviers, de journées sans horaire et sans obligations.
A pied de la maison à la gare, avec seulement deux petites valises, sous un ciel bleu parsemé de nuages blancs. 11h33, départ de Bevaix.
A Neuchâtel, une bière sur le côté de la gare, au soleil, 12h33, départ pour Berne. Quelques pas dans le sous-voie à lécher la seule vitrine, celle de la librairie, puis à 13h34 (Armand dira 13h33 pour la beauté de la répétition), départ pour Milano, via Domodossola ! Nous montons dans le wagon restaurant, pour manger une assiette de pâtes et un Zürcher Geschnetzeltes – émincé de veau aux Spätzli. Il fait gris, très gris, les paysages se succèdent, très verts après un été pluvieux, Armand somnole, je lis mon roman anglais passionnant, The Sins of the Father, que Loukia m’a prêté.
A Stresa, toujours la même émotion : c’est là que Hemingway a abordé avec sa fiancée anglaise, dans Farewell to Arms. Les deux petites îles impassibles, face au Grand Hôtel, passent dans un rayon de soleil impromptu devant la fenêtre du train qui continue vers le sud.
Milano, bus pour l’aéroport de Bergamo, puis bus encore pour la Citta Alta de Bergamo, la vieille ville qu’on voit de loin, perchée au-dessus de la ville basse, plus citadine, plus anodine. Jusqu’à la gare, beaucoup d’immigrés, une mère avec ses deux petits mignons et râleurs qui nous font penser à Olga et Sacha, une jeune femme qui a passé tout le trajet à essuyer les larmes irrépressibles d’un chagrin dont nous ne connaîtrons jamais la cause, des ouvriers qui rentrent du travail. Après la gare, des personnes plus âgées montent de le bus, très bien habillées, un peu incongrues – elles vont certainement manger dans un des restaurants plein de charme de la Citta Alta.
Nous entrons dans la Citta Alta par un portail monumental et après quelques détours dans les ruelles pleines de vie, de touristes et de délices exposés dans les vitrines, nous arrivons au GombitHotel, très design, très italien.
Chez Mimmo, restaurant plein de touristes, mais aussi de Bergamasques, nous sommes accueillis par un très vieux monsieur – l’année passée c’était une très vieille dame, ils s’alternent peut-être ? Un garçon nous amène à notre table, dans un jardin intérieur où nous dégustons un délicieux repas italien, plein de parfums et de soleil, apporté par des serveurs stylés, souriants et rapides.
La nuit s’annonce belle, dans une chambre douillette pleine de beauté.