Douceur des vacances

Comme une fumeuse qui se dit – j’arrêterai de fumer pendant les prochaines vacances, ou à Nouvel-An, je me dis depuis quelques jours que je vais arrêter de manger du sucre; j’ai l’impression que cela me ferait du bien, car chaque fois que j’en mange, je me sens ramollie et fatiguée. Mais le problème, c’est que j’adore tout ce qui est sucré: les kourabièdes, ces délicieuses pâtisseries grecques en forme de lune, toutes blanches du sucre glace qui les recouvre, croquantes et fondantes à la fois; les baklavas, dégoulinants de miel, fourrés de noix, colorés de curcuma, à la pâte croustillante; le chocolat, tous les chocolats: suisses, belges, pralinés, blancs, bruns, noirs, fourrés aux amandes, avec des oranges confites, parfumés au café, crûs ou à la vanille; l’orangeade grecque, la « Portokalada » d’Epsos, sans gaz ajouté, dont la fabrique se trouve à Agria, juste à la sortie de Volos et que je bois, fraîche, sur la terrasse de Carlas en regardant les four stonks, ma chaise tout contre celle d’Armand; les glaces italiennes, mes préférées absolues étant celles que j’ai mangées à Levanto à l’Ascension avec mes copines: citron avec des zestes, café et cardamome, citron et basilic, vanille et … je ne me souviens plus, mais le voyage jusque là en vaut la peine, même si c’était juste pour goûter ces glaces rares (www.basilicoelimone.com); le moelleux au chocolat et les cup-cakes de Loukia, décorés de ricotta de toutes les couleurs; la Pavlova, légère meringue encore molle entourée de crème fouettée vanillée, surmontée de petits fruits: fraises, framboises et myrtilles…

Pour l’instant, je profite de manger encore quelques uns des ces tentants délices grecs, tant que nous sommes encore ici: tous les jours, descente légère à la plage et remontée qui me semble parfois bien raide, nage dans la mer du matin sous le soleil qui monte toujours plus haut toujours plus chaud ou le soir, avant qu’il ne disparaisse derrière la colline, laissant le sable encore tiède; longues heures de lecture, ce plaisir que je peux enfin pratiquer sans remord, à n’importe quelle heure, dans le hamac qui se balance doucement entre les deux oliviers, ou sur le lit, aux draps tirés, lisses et frais; repas en amoureux ou en compagnie, avec des mets simples: tomates du jardin de Vicky et Kostas, ou de celui du beau et vieux monsieur qui les vend pour presque rien sur le trottoir à côté de l’église à Argalasti, basilic de notre terrasse, poisson pêché par Armand ou Kostas, ou par le pêcheur qui les présente dans sa camionnette, olives bios achetées à cette femme toute ronde au beau sourire sur le bord de la route, et café frappé – au sucre de canne complet tout de même – accompagné d’une douceur confectionnée au « fournos » d’Argalasti et vendu par des jeunes filles qui nous remercient avec un sourire en anglais, thank you verrry maatch!

Alors je remets à plus tard ce que je pourrais faire tout de suite. Je me dis que les vacances, c’est là pour un peu se laisser aller, pour vivre sans contrainte! Mais de retour à Bevaix, ce sera l’aventure de manger … sans sucre!

Sur la terrasse

Un commentaire

  1. ​J’ai bien fait de ne pas ramener de chocolat belge. Ce sera bières cette fois​. Du sucre aussi mais avec bulles. Vous êtes beaux et avez l’air heureux. Tant mieux ! Bisous à vous deux Anne

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