Samedi 23 août
Déjà deux jours que nous sommes ici… le temps à la fois s’étend, et passe à toute vitesse.
Au menu hier : lecture, bavardages, repas de tomates, feta et pain – nous avons oublié d’acheter des olives – assorti d’une bière Fix, sieste et plage. Tard, car nous avons dormi près de deux heures ! Armand est parti à la pêche, j’ai bavardé avec nos amis et suis restée dans l’eau jusqu’à ce qu’il fasse presque nuit, et qu’Armand revienne avec une future soupe à sa ceinture. J’ai profité de la mer calme pour aller voir les poissons, qui remarquent bien que je n’ai pas d’intentions belliqueuses : énormes Sars de pleine eau, et grands bancs de très jolis Saupes, gris clair à la nageoire caudale jaune, qui brillent dans le soleil quand ils se retournent. Ils gardent une distance raisonnable, mais ils seraient à portée de harpon – ce qu’ils ne seraient pas si j’en avais un…
Le soir, la plage est à nouveau déserte, nous regardons la mer et les couleurs qui s’estompent doucement, assis sur le sable encore chaud. Des éclats de voix nous parviennent au gré du vent du soir qui descend de la colline, une odeur de grillade, quelques aboiements.
En guise de souper, Armand s’est fait fondre du fromage grec caoutchouteux accompagné de tomates, et moi j’ai mangé deux Kourabiès, ces délicieux biscuits sablés aux amandes, recouverts de sucre glace. Un régal, délicieusement pas diététique, avec un « faux » café Bambu chaud. A midi, je m’étais retenue d’en manger plus qu’un, ce soir je craque – même en écrivant il me vient l’eau à la bouche mais je me retiens à la perspective de la friture de poissons qui nous attend chez Carlas tout à l’heure.
Quel luxe absolu : se réveiller, se coucher, manger, dormir, lire, discuter, écrire, se promener, nager, plonger – sans horaire, sans obligation, sans autres limites que celles de nos envies et du soleil.
Ce matin je suis descendue à Komo vers 8h. Armand dormait encore, mais les cigales chantaient déjà. Pour ce bain du matin, pas besoin de serviette de bain, de deuxième maillot, de crème solaire, de livre, de lunettes, de fruits pour se désaltérer. Un maillot, un fouta ou paréo (merci Framboise!) et mes vieilles TBS en cuir violet pour ne pas se faire mal en passant à côté des chardons et sur les petites cailloux pointus du chemin qui dégringole vers la plage. La plage pour moi toute seule, le soleil, la mer, le ciel bleu à peine plus pâle que la mer…