Encore une journée magnifique… Je viens de lire « J’arrête de râler – pour retrouver sérénité, calme et plaisir en 21 jours». Bon, bien sûr, c’est de la triche de se lancer ce défi en vacances, mais ça fait beaucoup de bien, même en vacances ! Profiter de chaque moment, avoir conscience de la chance incroyable que nous avons : nous vivons dans un pays en paix.
Ici, malgré la crise – c’est différent dans les grandes villes, tout particulièrement à Athènes – les gens ne semblent pas plus malheureux qu’ailleurs. Kostas va régulièrement à la pêche, il cultive son petit jardin, et il a fondé, avec quelques amis, l’association Potistika, dont Armand et moi sommes membres depuis hier. L’association a pour but de faire en sorte que « nos » trois plages, plus l’immense plage voisine de Mélani, soient belles et propres – et les chemins qui y mènent aussi. Dès ce matin tôt, une personne employée à cet effet et quelques membres de l’association ont nettoyé toutes ces plages, parce qu’avec les vagues des derniers jours, pleins de déchets avaient échoué sur le sable : bouts de plastic, corde, bouchons et fragments de bouteilles, filets, résidus d’emballages…
Pour nous aussi ce matin, réveil à 6 heures et demie. Pas un bruissement, le soleil, écarlate, se levait sur la mer étale, l’air était frais. Il faudrait toujours avoir un bus à prendre pour profiter de ce moment magique, au lieu de faire la grasse matinée !
Vicky nous a amenés à Xinovrisi et nous avons attendu le bus pour Volos une petite demi-heure, en-dessus d’une chapelle, et en-dessous du cimetière, sur un banc au soleil, avec, si nous nous retournions juste un peu, une vue fabuleuse sur la mer Egée d’un calme parfait, dans la quiétude du matin. Quelques oiseaux chantaient, une ou deux voitures sont passées devant nous, le village était encore – ou l’est-il toujours – très calme et silencieux. Nous avions le temps ! Le temps d’attendre, sans rien faire, à échanger quelques mots, à contempler les collines environnantes.
Après avoir fait des courses et récupéré la voiture de location, nous sommes allés manger à l’Ouzeri O Kyklos, la même que lors de notre arrivée à Volos. C’était midi, les femmes étaient là, elles étaient trois : une belle femme brune à la cuisine, la patronne, qui a des yeux magnifiques et pleins de rire, une jeune femme au service, un peu timide, avec de longs cheveux jusqu’à la taille. Le restaurant est dans la rue, les passants vont et viennent. Certains s’arrêtent pour échanger quelques mots avec ceux qui sont assis, d’autres filent à vélo, en moto ou en mobylette le long des tables. Un vieux monsieur marche en poussant son vélo blanc tout neuf, une femme passe avec un enfant assis devant le guidon, un autre sur le porte-bagage, un vieux couple rentre chez lui, chargé de paquets et se tenant par la main.
Ce soir, la mer était un peu agitée et plus fraîche, j’en ai profité jusqu’à ce que l’ombre de la colline atteigne le rivage.