Hier, bonasse parfaite à nouveau. Soleil sur la figure au réveil, mer brillante et calme, chaleur immobile. Descente à la plage, en dansant et sautillant sur le chemin, dévalant la pente qui mène à une plage presque déserte – tout à l’autre bout, je distingue un parasol, mais sans lunettes je ne vois personne.
Une heure de baignade, je flotte dans l’eau, je marche, je tourne, horizontale sous la voûte azur, je rêve. Puis je remonte par les champs d’oliviers qui offrent une ombre légère, en marchant bruyamment pour effrayer les éventuels serpents.
Arrivée à la maison, je dévore le roman « Le fil des souvenirs » de Victoria Hislop : Salonique de 1917 à nos jours, une leçon d’histoire romancée, la manière la plus facile de se remémorer des faits historiques, avec aussi, l’impression d’être un peu plus proche de ce qu’on pu vivre des habitants de la ville, et pleins de questions : nos amis qui sont nés à Thessalonique, mais surtout leurs grands-parents et parents, où ont-ils habité, à quelle communauté appartenaient-ils ? Vivaient-ils à Thessalonique depuis des générations ? Sont-ils arrivés en 1492 déjà, juifs chassés d’Espagne par l’Inquisition ? Ou bien ont-ils fuit l’Anatolie, ou sont-ils venus chercher du travail dans une ville florissante ? Sont-ils arrivés en 1915, arméniens rescapés du Génocide, ou en 1923, grecs d’Asie mineure, pour remplacer les musulmans de Grèce renvoyés en Turquie? Ont-ils vécus le terrible incendie de 1917, qui a détruit la moitié de la ville ? Habitaient-ils les quartiers pauvres des hauts de la ville, dans cet entrelacs de petites ruelles, ou les grandes avenues des bords du golf, plus aisées ? Ou le centre-ville, entre-deux, reconstruit après l’incendie ?
Comme nous connaissons mal ce pays où nous passons nos vacances depuis si longtemps ! Après l’occupation italienne, puis allemande pendant la 2ème guerre mondiale, puis la guerre civile, puis des gouvernements instables, puis 7 ans de junte des colonels, remplacée par un gouvernement démocratique en 1974 seulement, quelles sont les séquelles ? Sur l’économie, la politique, mais aussi sur le moral des habitants? Sur leur envie de construire, de faire des projets ? Sur leur confiance en l’avenir ?
Quelle différence avec la Suisse, en paix depuis des centaines d’années…
La Grèce a connu un passé mouvementé mais la Suisse connait une quiétude qui la paralyse de plus en plus. Est ce mieux ? J’en doute. Bisous. Pap***