Certains soirs, Kostas appelle et Armand et lui dit simplement: « Avrio to prohi? » « Ne, endaksi » lui répond Armand avec le sourire. Demain matin? D’accord.
Le lendemain, Armand se réveille avant même que le réveil sonne, enfile une chemise à manches longues pour se protéger du soleil, attrape le chapeau ridicule en paille avec un ruban sur lequel est écrit « Greece », un sac en plastique et son gant, et les voilà tous les deux partis. La plupart du temps, je me rendors, et un peu avant neuf heures, Vicky et moi nous descendons à Mourtitsa, femmes de pêcheurs allant attendre leurs hommes sur la grève. Le chemin pour Mourtitsa est très joli, ombragé, il longe une clôture et débouche subitement sur la mer qui s’offre à notre regard à chaque fois émerveillé de tant de beauté.
Et quand les hommes arrivent, les voilà souriants, heureux d’avoir pêché le repas de midi, chasseurs comme autrefois, et heureux aussi de nous voir là, les attendant au soleil. Il faut sortir la barque, ranger, nettoyer les poissons. Nous bavardons gaiement, et après un plongeon dans l’eau fraîche, nous remontons tous ensemble. A midi, nous mangerons sur la terrasse: soupe de poissons, poissons grillés, une salade toute fraîche et un verre de vin blanc.